Livre : « Souvenirs de Léonard, coiffeur de la reine Marie-Antoinette »

01/02

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Vous pouvez le visionner et le télécharger en cliquant ici . (NB : Ce livre recueil d'anecdotes d'époque, contient 380 pages et commence en page 5.)

Léonard Antier (1740-1819) : Coiffeur de la Reine Marie-Antoinette

Jean-François Autier, dit « Léonard », est né en 1758 à Pamiers, et mort à Paris le 24 mars 1820, est un perruquier français. Coiffeur de la reine Marie-Antoinette, il est connu d’abord pour avoir causé par son imprudence l’échec de la fuite de Louis XVI, puis pour être décédé à deux reprises.

« Décrit comme un petit monsieur correct et propret, remuant, aux pommettes légèrement saillantes, au nez pointu et un peu retroussé ressemblant vaguement à Robespierre, Léonard jouissait, en 1785, à Paris, d’une vogue telle qu’elle l’avait fait surnommer « le marquis » par le comte de Provence, pour le distinguer de son frère, le chevalier, dont l’emploi se bornait à couper les cheveux.

C’est en effet à Léonard qu’on doit ces gigantesques coiffures de femmes, hautes de deux pieds et compliquées d’accessoires hétéroclites, soutenues par une armature de fils d’acier, assez communes de l’époque de Louis XVI.

Ce héros des ruelles élégantes donnait à ses créations des noms ridicules que les femmes trouvaient ravissants : « poufs », « toquets en lubie » ou « valgalas ».

Il inventa même, à l’occasion de la vaccination du Dauphin, une « coiffure à l’inoculation » où on voyait un serpent, une massue, un soleil levant et un olivier.

Très demandé, l’illustre coiffeur traitait fort rudement ses clientes qui n’en avaient pour lui que plus d’idolâtrie et d’admiration.

Quand l’une était parvenue, à force de platitudes, d’influences eu de recommandations, à obtenir une séance, l’artiste arrivait, toujours pressé, contemplait sa cliente, se prenait le front dans ses mains, faisait mine d’étudier, pendant quelques instants, la taille, l’allure de la patiente haletante d’émotion, et, quand il sentait l’inspiration venue, se précipitait sur les premiers objets venus, un chou, un foulard, une éponge, des pommes, un bateau d’entant, et au moyen de ces accessoires, il échafaudait un extravagant édifice sur la tête de sa victime écrasée et ravie.

La duchesse de Luynes parut ainsi un jour au cercle de la reine avec une de ses chemises dans les cheveux et Mme de Matignon se montra portant sur la tête un artichaut, une tête de brocoli vert, une jolie carotte et quelques petites raves, accommodée « à la jardinière ».

Léonard arrima de la sorte, de 1788 à 1792, toutes les jolies femmes de Paris, dont nombre devaient finir, durant la Terreur, à la guillotine. » (Texte de G. LENOTRE de l’Académie Française)

Comblé des faveurs du grand monde, Léonard s’associa, en l788, avec le Giovanni Battista Viotti pour fonder le théâtre de Monsieur,

composé des virtuoses italiens de l’époque, dont il avait obtenu le privilège et dont les représentations eurent lieu d’abord au palais des Tuileries

.

Contrairement à une légende très répandue Léonard Antié, coiffeur de la Reine Marie Antoinette et de la comtesse Du Barry, ne périt pas sur l’échafaud. Léonard l’aîné avait 2 frères et deux sœurs.

Par contre, un de ses frère, Jean-François Antié dit le jeune, fut guillotiné en 1794 et repose dans la fosse commune du cimetière de Picpus.

– Léonard (Jean-François Antier, dit Léonard le jeune) (1758 – 25 juillet 1794)  Cimetière de Picpus (Paris) : Perruquier-baigneur-étuviste « âgé de 36 ans, né à Panieres, coiffeur de la femme Capet, ci-devant, reine et depuis employé dans les charrois de l’artillerie, condamné à mort le 7 Thermidor an 2, par le tribunal révolutionnaire de Paris, comme complice de la conspiration de la maison d’arrêt de St Lazare ».-

Coiffure Léonard « la belle poule » du nom de la frégate

Son autre frère Pierre (1753 – ?), fut le coiffeur de Mme Elisabeth lorsque celle-ci forma sa Maison.
La confusion vient du fait que l’on cite toujours : « Léonard, le coiffeur Léonard » sans jamais préciser qu’ils n’étaient pas un seul à porter ce nom, ni lequel .

Léonard étant autorisé par la reine à conserver son commerce sur Paris, il fut un temps où Léonard l’Aîné ne se rendait à Versailles que le dimanche à midi  pour la toilette de la reine et les jours de fêtes et de bals ; le reste du temps, Jean-François et l’un de ses cousins s’occupaient de leur royale cliente.
Fils d’Alexis Au(n)tier, cocher et de Catherine Fournier, « académicien des modes et des coiffures », Léonard l’Aîné, qui avait coiffé en province, savait que l’art de la Coiffure n’existait qu’à Paris.
Il y vint dans l’idée de surpasser tous les perruquiers sans imagination de la capitale et s’imposa rapidement comme l’arbitre de l’élégance capillaire.

Succédant au sieur Le Gros, qui avait été l’artiste en charge de la tête de la marquise de Pompadour, Léonard était déjà connu pour avoir coiffé Mme Du Barry.
En 1779, il avait racheté la charge de « coiffeur – valet de chambre de la Reine » du sieur Larseneur qui prenait sa retraite et à qui il succéda en 1780.

Coiffure à la Hérisson

La fin tragique de Jean-François « coiffeur de la reine » mourant sur l’échafaud marqua davantage les esprits de l’époque que celle de Léonard l’Aîné qui mourut dans la misère à Paris 15, rue du Noyers à une époque où tout le monde se moquait bien du glorieux passé de ce virtuose du bigoudi.
Pauvre Léonard dont même les archives de Paris n’ont conservé aucune trace du décès, même dans les états civils reconstitués quelle que soit l’orthographe essayée; à moins d’avoir été enregistré sous un nom ignoré de tous, notre coiffeur a disparu dans les flammes de l’incendie qui ravagea l’Hôtel de Ville en 1871. La seule piste que l’on puisse encore suivre est son adresse de décès et l’état de ses finances ; et cette piste mène au Père-Lachaise.
Reste une dernière possibilité : qu’un membre de la famille, ou un ami, l’ait fait inhumer dans son propre caveau à Paris ou ailleurs…

Consultez le livre « Souvenirs de Léonard, coiffeur de la reine Marie-Antoinette »

Vous pouvez le visionner et le télécharger en cliquant ici . (NB : Ce livre recueil d’anecdotes d’époque, contient 380 pages et commence en page 5.)

Marie-Antoinette peinte par Madame Vigee-Lebrun,1783.

Léonard est-il responsable de l’échec de la fuite de la famille royale?

Entré dans les bonnes grâces de la reine Marie-Antoinette, celle-ci crut bon de mettre ses lumières au profit de la fuite à l’étranger que projetait la famille royale.

Le 20 juin 1791, à une heure un quart de l’après-midi, au moment de se mettre à table avec le roi, Marie-Antoinette le fit appeler dans son appartement aux Tuileries, où il logeait en sa qualité de valet de chambre de Sa Majesté. Après lui avoir demandé si elle pouvait compter sur son dévouement, la reine lui demanda de porter une lettre au duc de Choiseul et d’obéir à tous ses ordres.

Claude-Antoine-Gabriel de Choiseul (1760-1838)

Le duc, qui l’attendait, lui fit promettre d’obéir aveuglément, ouvrit la lettre de la reine, en montra les dernières lignes à Léonard qui put y lire une nouvelle recommandation d’exécuter fidèlement les ordres qui lui seraient donnés avant de bruler le billet.

Il entraina Léonard stupéfait vers un cabriolet fermé dont il baissa les stores et qui partit à grande allure sur la route de Bondy.

Léonard se mit à larmoyer, s’inquiétant de sa clef, de son cabriolet, d’une cliente laissée en plan, de son frère ne sachant ce qu’il serait devenu. Passé le relais de Meaux, l’émoi du coiffeur devint tel que Choiseul lui révéla enfin qu’il l’emmenait à la frontière, où il devait remettre une lettre de la plus haute importance pour la reine. Le duc le calma en lui certifiant que rien ne lui manquerait car il geignait : « Mais comment reviendrai-je ? geignait-il Vous le voyez je suis en bas et culotte de soie ; je n’ai ni linge, ni argent. Mon Dieu ! comment faire ? » À Pont-de-Somme-Vesle, voyant croitre l’anxiété de son compagnon, Choiseul crut utile de lui révéler que la famille royale avait quitté les Tuileries à minuit et qu’ils seraient là avant deux heures. Léonard commença par fondre en larmes avant de protester de son dévouement.

Comme le roi est maintenant en retard de trois heures et que les paysans, craignant une réquisition à main armée, Choiseul tente de calmer le jeu en éloignant la troupe non sans avoir auparavant chargé Léonard de prévenir les officiers des détachements de Sainte-Menehould et de Clermont du contretemps avec ce billet : « Il n’y a pas d’apparence que le Trésor passe aujourd’hui… vous recevrez demain de nouveaux ordres. » Voici comment ce dernier fut inopinément transformé de simple pion en agent actif de l’entreprise, car les historiens se sont posés la question de savoir pourquoi, parmi tant de serviteurs éprouvés qui composaient l’entourage de la famille royale, le choix fut fait, pour remplir confier la mission d’éclaireur, de cet homme décrit comme un « fantoche sans cervelle et sans énergie » plutôt que des hommes tels que Fersen ou Brunier, le médecin des enfants de France, qui étaient depuis longtemps dans le secret et qui avaient offert, leur concours pour le voyage, tandis qu’on se méfiait de Léonard.

Le suédois Fredrik Axel von Fersen (5 avril 1719 Stockholm-24 avril 1794)

G. Lenotre a conjecturé que la seule explication possible tient à ce que la reine, ne pouvant supporter la pensée de ne pas être aussi élégamment parée à Thonnelle qu’elle l’était aux Tuileries, avait choisi, de toute sa cour de gentilshommes prêts à donner leur vie pour elle, pour l’assister dans la circonstance la plus grave de son existence… son coiffeur chargé, sans préparation, d’une mission qui le fait en quelque sorte l’arbitre du sort du roi et des destinées de la nation, légèreté qui, par un tragique retour des évènements, lui fut fatale, car rien n’établit que Léonard fut dévoué à la cause royale, et l’avenir prouva surabondamment que les scrupules ne le gênaient pas.

Léonard prit, avec Doucher, le valet de chambre du duc, la route de Sainte-Menehould, emportant l’habit de gala rouge et or qu’il portait à Cherbourg et les diamants de la reine que lui avait confié Choiseul. À Sainte-Menehould, il montra à d’Andouins le billet écrit par le duc lui conseillant de faire desseller les chevaux et rentrer les hommes. À Clermont, il remit le billet au colonel de Damas mais, alors que sa mission était achevée et qu’il ne lui restait plus qu’à poursuivre son voyage en simple particulier, n’étant plus porteur d’aucun message, arrivé à Varennes à neuf heures et demie du soir, il appela le chevalier de Bouillé et assura cet officier que la voiture royale, ayant été retardée, n’arriverait certainement que le lendemain en l’engageant lui-même à partir, avant de repartir lui-même. Ce faux avis ayant induit en erreur Bouillé, le décida à faire rentrer ses chevaux et à retourner lui-même à son auberge, au moment où la famille royale allait arriver.

L’arrestation du Roi et de sa famille à Varennes

Cette assurance formelle que leur avait donné Léonard de l’arrestation du roi à Châlons, fut la cause que lorsque Damas, arriva de Clermont à l’hôtel du Grand Monarque de Varennes, vers une heure du matin, trouva la maison fermée et parce « que les deux officiers qui y avaient logé avec des chevaux de relais étaient partis à toutes jambes et avaient pris la route de Stenay. » La désorganisation semée sur toute la route causée par les hommes désarmés et rentrés à leurs cantonnements, les explications que cette retraite occasionna à Sainte-Menehould entre le roi et M. d’Andouins, et qui procurèrent à Drouet la facilité de reconnaitre Louis XVI, le relais manquant à l’entrée de Varennes, l’arrestation enfin et la reconnaissance des fugitifs, constitue un enchainement de fatalités inexplicable si l’on passe sous silence le rôle étrange joué par la « mission » de Léonard, sans qui, selon le mot de Napoléon, la face du monde aurait été changée.

Alors qu’il aurait pu être utile à la famille royale en arrivant au plus vite à Stenay, où stationnaient deux régiments sous les ordres du général de Bouillé que ses racontars et ses fausses nouvelles auraient certainement décidé à se porter avec sa troupe sur la route de Châlons, le postillon de Léonard se trompa de route, en quittant Varennes, et ne s’aperçut de son erreur qu’à sept lieues de là, aux portes de Verdun : il lui fallut rebrousser chemin, et il ne parut à Stenay que le lendemain, tard dans la journée, alors que l’arrestation du roi était, depuis plusieurs heures, un fait accompli et que tout espoir était perdu de lui porter secours.

 

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Comments (7)

ho merci pour cet article, trop heureuse de trouver cet ouvrage.

« Souvenirs de Léonard, coiffeur de la reine Marie-Antoinette » Je viens de commencer la lecture, une merveille d’infos

Livre rare, merci à vous.

A défaut de ne pouvoir avoir le plaisir de toucher ce livre j’aurais au moins grâce à vous le contenu!

J’ai reçu un email d’une personne me demandant ou elle pouvait acheter le livre… Malheureusement j’ai égaré ce mail au milieu des centaines que je reçois par jour, alors je lui réponds à la suite de l’article : http://www.priceminister.com/offer/buy/73340359/Souvenirs-De-Leonard-Coiffeur-De-La-Reine-Marie-Antoinette-Souvenirs-De-Leonard-Coiffeur-De-La-Reine-Marie-Antoinette-Livre-ancien.html

Je vous remercie beaucoup pour cette sublime source de donnée.

merci de votre gentillesse

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