La manufacture d’Alençon a été créée au XVIIe siècle par Colbert pour faire face à l’importation massive des dentelles étrangères en France. Ce ministre de Louis XIV fit ainsi venir de Venise des dentellières habiles et les répartit dans différents centres, dont Alençon.
Au début, les dentelles d’Alençon ne sont donc qu’une imitation de celles de Venise, mais, très vite, des modifications sont apportées aux compositions florales ainsi qu’aux fonds.
Les termes techniques italiens jusque-là usités sont remplacés par des mots français, tels que bride, picot, fond rosacé, fond de neige.
Toutes les dentelles fabriquées en France sont alors appelées point de France et louis XIV les prescrit dans l’étiquette.
le Brun et le dessinateur Berain apportent leur concours à la réalisation de nouvelles compositions, à la fois plus riches et plus légères.
Lorsque venise rappellera ses dentellières, les manufactures françaises seront solidement établies et celle d’Alençon sera élevée au rang de manufacture royale.
Durant le règne de Louis XIV, la dentelle d’Alençon, destinée surtout à la lingerie, se caractérise par l’abondance des motifs floraux; sous Louis XV, elle acquerra plus de légèreté et sera introduite dans certains éléments de la décoration.
A cette époque, les manufactures royales emploient près de 8000 ouvrières.
pour des raisons pratiques, cette dentelle est rendue, sous Louis XVI, plus résistante au lavage et au repassage; elle orne désormais les volants bas, souvent décorés de petites fleurs, en festons ou isolées, sur un fond de semis exécuté d’une maille très fine.
Ce type de dentelle sert également pour la confection des jabots et des manchettes de chemise; il est appliqué en plissé afin de produire un effet plus vaporeux.
A l’époque révolutionnaire, l’industrie dentellière décline, mais Napoléon va protéger la manufacture d’Alençon : les trousseaux des impératrices Joséphine et Marie-Louise sont restés célèbres. Par la suite, la manufacture continue à fournir les cours étrangères; sous Napoléon III, on y éxecute pour l’impératrice Eugénie un riche trousseau et surtout une robe que l’on représente à l’admiration du public de l’exposition de 1885.
Alençon, en dépit de la concurrence industrielle, demeure avec Luxeuil, Epinal et le Puy un des principaux centres français ou subsiste une production artisanale de dentelle à l’aiguille.
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