En entête différents types d'abside: 1/ chevet à déambulatoire et absidioles multiples. 2/ plan basilical à abside unique 3/ abside trilobée 4/ église à plan central comportant quatre absides symétriques
L’abside, du latin absis lui-même dérivé du grec ἁψίς (voûte, arcade), est une construction semi-circulaire surmontée d’une voûte en cul-de-four et faisant saillie sur les côtés ou aux extrémités d’un édifice.
L’abside existait déjà dans l’Antiquité romaine (basilique Ulpia, temple de Minerve Medica, temple de Mars Ultor, Rome) ; toutefois, elle représente essentiellement un élément d’architecture chrétienne et sert à désigner la partie terminale d’une église, à plan circulaire ou polygonal (églises de Ravenne) ou carré (églises cisterciennes).
Durant les premiers temps du christianisme, l’autel, les sièges destinés au bas clergé et parfois la cathèdre se retrouvent dans l’abside.
Celle-ci est unique et occupe presque toute la largeur de la nef.
Elle est flanquée dans certains cas de deux pièces latérales : le diaconicum et la prothesis (ou l’on conservait les objets de culte), qui seront remplacées à partir du VIIIe siècle par les absidioles.
Occupant une place importante dans la basilique, l’abside est souvent décorée de mosaïques, d’incrustations de marbre, ou de fresques (San Pudenziana à Rome, églises de Ravenne, San Aquilino à Milan).
Il n’est pas rare que le ciborium surmontant l’autel y soit placé.
L’abside peut être séparée du reste de l’édifice soit par une transenne ouvragée, soit par une paroi supportant les icônes (iconostase).
Au moyen-âge, à l’abside unique entourant l’autel s’ajoutent divers types de chapelles absidiales, correspondant aux nefs latérales et au transept, qui donnent à l’ensemble une incontestable grandeur (cathédrale de Parme).
Cependant, l’innovation la plus importante consiste en la création d’un déambulatoire, nef circulaire englobant l’abside et sur laquelle s’ouvrent les absidioles.
Cette disposition prévaudra dans la plupart des églises romanes et gothiques en France.
Elle résulte de la nécessité d’accueillir un nombre toujours plus grand de pèlerins.
Les absidioles sont peu a peu transformées en chapelles vouées au culte des Saints et de la Vierge; à l’origine elles sont de dimensions identiques, mais l’absidiole centrale ne tardera pas à dominer les autres (Saint-Sernin, Toulouse; Sainte Foy, Conques; Saint Jacques-de-Compostelle).
Dès la renaissance, l’espace absidal sera remanié en une juxtaposition d’absides, notamment dans les monuments surmontés d’une coupole centrale)
Le dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle (disponible en ligne) précise pour la France :
Parmi les absides les plus remarquables et les plus complètes, on peut citer celles des églises d’Ainay à Lyon, de l’Abbaye-aux-Dames à Caen, de Notre-Dame-du-Port à Clermont, de Saint-Sernin à Toulouse, XIe et XIIe siècles ; de Brioude, de Fontgombaud, des cathédrales de Paris, de Reims, d’Amiens, de Bourges, d’Auxerre, de Chartres, de Beauvais, de Séez ; des églises de Pontigny, de Vézelay, de Semur en Auxois, XIIe et XIIIe siècles ; des cathédrales de Limoges, de Narbonne, d’Alby ; des églises de Saint-Ouen de Rouen, XIVe siècle ; de la cathédrale de Toulouse, de l’église du Mont-Saint-Michel-en-mer, XVe siècle ; des églises de Saint-Pierre de Caen, de Saint-Eustache de Paris, de Brou, XVIe.
Généralement les absides sont les parties les plus anciennes des édifices religieux :
1° parce que c’est par là que la construction des églises a été commencée ;
2° parce qu’étant le lieu saint, celui où s’exerce le culte, on a toujours dû hésiter à modifier des dispositions traditionnelles ;
3° parce que par la nature même de la construction, cette partie des monuments religieux du moyen âge est la plus solide, celle qui résiste le mieux aux poussées des voûtes, aux incendies, et qui se trouve dans notre climat, tournée vers la meilleure exposition.
Il est cependant des exceptions à cette règle, mais elles sont assez rares.
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