L’éducation scientifique des Princes de France (au 17e – 18e siècle)

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En entête : « Louis XV enfant recevant une leçon, en présence du cardinal de Fleury et du Régent »; huile sur cuivre, école française du XVIIIe siècle.smsurbas

Machine pneumatique de l'Abbé Nollet en bronze doré, bois doré et peint, 2e moitié du XVIIIe siècle.

Machine pneumatique de l’Abbé Nollet en bronze doré, bois doré et peint, 2e moitié du XVIIIe siècle.

L’éducation scientifique du Grand Dauphin (1661-1711), fils de Louis XIV, servira de point de départ à un programme de formation des princes dans lequel les sciences ont une place essentielle et sont enseignées grâce à des ouvrages et des instruments spécialisés.

Influencé par le Régent, le jeune Louis XV (1710 – 1774) se passionnera dès l’âge de 12 ans pour l’astronomie, la géographie, la physique et les mathématiques.
Plus tard, il se fera installer un laboratoire de chimie dans les petits appartements de la cour des Cerfs.

L'Abbé Jean-Antoine Nollet (1700-1770), physicien, membre de l'Académie des Sciences en 1739; un pastel de Maurice Quentin de la Tour, vers 1753.

L’Abbé Jean-Antoine Nollet (1700-1770), physicien, membre de l’Académie des Sciences en 1739; un pastel de Maurice Quentin de la Tour, vers 1753.

Au milieu du XVIIIe siècle, l’enseignement se structure et, à coté des précepteurs responsables des grands sujets traditionnels (histoire, art militaire), la charge de sous-précepteur pour les sciences est instituée, confiée à l’abbé Nollet qui crée dans l’hôtel des Menus-Plaisirs à Versailles un cabinet de physique destiné aux Enfants de France, le futur Louis XVI et ses frères.

L’Abbé Jean-Antoine Nollet, inventeur et constructeur d’instruments scientifiques, donnait aussi des cours populaires. Après avoir publié en 1743 ses « leçons de physique expérimentales », il fut chargé de l’éducation de Dauphin, fils de Louis XV, en 1744. Par la suite, en 1758, il sera nommé maitre de physique des Enfants de France.

Nécessaire de mathématiques dit nécessaire de Nollet, milieu du XVIIIe siècle.

Nécessaire de mathématiques dit nécessaire de Nollet, milieu du XVIIIe siècle.

Les démonstrations expérimentales de Nollet constituaient de véritables spectacles, avec l’œil artificiel, l’appareil pour produire l’électricité ou celui pour les forces centrifuges, la pompe à feu ou la pompe à eau.

Ces instruments destinés au cabinet des Enfants de France sont caractérisés par une peinture noire avec des décors de fleurs rouges et dorées qui en faisaient des objets dignes d’être utilisés dans les salons. La production des instruments de Nollet servit aussi à l’enseignement dans les collèges.

Pompe à eau de l'Abbé Nollet, vers 1760, bois verni, verre, laiton et plomb.

Pompe à eau de l’Abbé Nollet, vers 1760, bois verni, verre, laiton et plomb.

« Pour les expériences des choses naturelles, nous avons fait faire devant le Prince les plus nécessaires et les plus belles. Il n’y a pas moins trouvé de profit que de divertissement, elles lui ont fait connoitre (connaitre) l’industrie de l’esprit humain et les belles inventions des Arts, soit pour découvrir les secrets de la Nature, ou pour l’embellir ou pour l’aider » extrait d’une lettre au pape écrite par Bossuet .

Madame de Genlis (1746 – 1830) ayant acquis dès sa jeunesse un savoir encyclopédique, fut chargée de l’éducation des enfants d’Orléans avec le titre de « gouverneur », habituellement réservé aux hommes.

Ci-dessous : Maquette d’un laboratoire de chimie, réalisée en 1783 par Constantin et Auguste Perier, ingénieurs mécaniciens, pour Madame de Genlis qui en fut le commanditaire et qui en suivit la fabrication. Au fond, sous la hotte, fours et fourneaux permettent de porter les mélanges à réagir à la température voulue. Sur les étagères, alambics, cornues, coupelles. Sur le manteau de la cheminée, des symboles alchimiques

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L’un de ses élèves fut le futur Louis-Philippe, qui lui voua toute sa vie une sincère adoration. Elle se fit connaître par ses principes sur l’éducation des jeunes gens, par de nombreux ouvrages littéraires et par une pédagogie avec approche sensible. Elle fit ainsi réaliser un certain nombre de maquettes d’ateliers et de laboratoires : fabrique de porcelaine, faïencerie, atelier de fondeur en sable, laboratoire de chimie, atelier de menuisier, atelier pour la fabrication de l’eau-forte, atelier de cloutier, inspirées des planches de la « Description des Arts et Métiers » de l’académie des Sciences et de l’encyclopédie.

« Pour honorer et célébrer dignement la mémoire de Mme de Genlis, ce seul mot doit suffire : son plus belle éloge est sur le trône de France! » Éloge funèbre de Madame de Genlis en 1830

Jeu de solides géométriques, Nicolas-Alexandre Baradelle, 2e moitié du XVIIIe siècle, buis, acier, soie blanche.

Jeu de solides géométriques, Nicolas-Alexandre Baradelle, 2e moitié du XVIIIe siècle, buis, acier, soie blanche.

« Il n’y a plus d’éducation bien entendue sans mathématiques. Sauveur a eu l’honneur de les montrer à tous les jeunes princes et aux Enfants de France » Fontenelle, éloge de Joseph Sauveur, 1716.

"La géométrie pratique" par Alain Manesson-Mallet, 1702

« La géométrie pratique » par Alain Manesson-Mallet, 1702


 (source : le magnifique petit livre "créatif" de C. Arminjon "Versailles et les sciences" ... à acheter absolument!) 

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