Cet enregistrement des Variations Goldberg de Bach par Glenn Gould, l’un des interprètes les plus reconnus de son temps, est la seconde incursion du pianiste canadien dans cette oeuvre majeure.
Le premier enregistrement (en 1955) faisait la démonstration de la technique brillante de l’artiste et a contribué à l’éclosion de sa carrière.
Ce second enregistrement (en 1981) démontre que la même œuvre, interprétée par le même virtuose, peut aboutir à une toute autre exécution.
Chacun de ces enregistrements est porté par la connaissance remarquable que Glenn Gould avait de la complexité polyphonique de la musique de Bach, ainsi que par les habituels fredonnements auxquels il s’adonnait tout en jouant.
Version Remastérisée : Le premier album de Glenn Gould des Variations Goldberg de Bach (BWV 988) enregistré en 1955.
Il est rapidement devenu l’un des enregistrements pour piano les plus vénérés jamais réalisés et Gould est devenu l’artiste classique le plus célèbre de l’époque.
Sa nouvelle façon passionnante et peu orthodoxe de jouer Bach a laissé les auditeurs émerveillés et les critiques du monde entier l’ont salué comme un génie.
Mais jusqu’à récemment, cet album emblématique était limité par la technologie d’enregistrement datée de son époque. Le 25 septembre 2006, l’histoire était à nouveau écrite. Zenph Studios a enregistré sa première reperformance® sous des ovations dans le célèbre Glenn Gould Studio de la CBC à Toronto. Sorti à la date du 74e anniversaire de Glenn Gould cette réinterprétation de Zenph est une révélation par sa clarté, sa profondeur et son dynamisme. Gould semble jouer à une vitesse presque inhumaine et pourtant avec une précision totale. Les 30 variations éblouissent l’auditeur par leur inventivité et leur variété. Comme l’écrit l’historien de la musique et biographe de Gould Kevin Bazzana dans les notes de pochette du CD, « Ici, bien que sa vocalisation caractéristique n’accompagne plus la performance, la personnalité musicale de Gould est incontestablement présente… »
Mercredi 5 décembre 2018, la partition des « Variations Goldberg de Bach » utilisée et annotée par Glenn Gould pour son enregistrement de 1981 a été mise en vente aux enchères par la maison Bonhams à New York.
On y trouve plusieurs annotations écrites au marqueur noir, qui confèrent à la partition un caractère unique. Cela nous permet de saisir le processus créatif de l’un des pianistes les plus étonnants du XXe siècle. C’est d’ailleurs ce que rapporte le New York Times, qui affirme que ces partitions représentent un miroir de son « obsession du détail« , qui l’obligea d’ailleurs à annuler ses concerts pour se consacrer entièrement aux enregistrements.
Selon Tim Page, journaliste et chercheur en musique classique, « On peut comparer cette partition à un scénario d’un film« .
La valeur de la partition fut estimée entre 100.000 et 150.000 dollars, ce qui correspond à un prix entre 88.000 et 130.000 euros.
Second album de Glenn Gould des Variations Goldberg de Bach (BWV 988) enregistré en 1981.
(incontestablement ma version favorite)
Glenn Gould, né le à Toronto au Canada et mort le dans la même ville, est un pianiste, compositeur, écrivain, homme de radio et réalisateur canadien.
Il est connu pour ses interprétations pianistiques du répertoire baroque, en particulier pour deux enregistrements des
Variations Goldberg de Jean-Sébastien Bach (1955 et 1981). Célèbre pour son style analytique et chantant, ainsi qu’une certaine excentricité2, Glenn Gould abandonne rapidement sa carrière de concertiste en 1964 et ne se produira plus jamais en public afin de se consacrer aux enregistrements en studio et à la production d’émissions de radio pour Radio-Canada.
Formation
Glenn Herbert Gould, né Gold, est le fils de Russell Herbert Gold, violoniste amateur, et de Florence Greig (lointaine parente du compositeur norvégien Edvard Grieg), pianiste, organiste et professeur de chant.
On découvre que Glenn Gould a l’oreille absolue à trois ans, puis il montre des prédispositions précoces pour le piano étant capable de transposer, composer et improviser.
Il apprend le piano avec sa mère jusqu’à l’âge de dix ans avant de rejoindre le Conservatoire royal de musique de Toronto afin d’étudier le piano auprès d’Alberto Guerrero (1943–52), l’orgue auprès de Frederick Silvester (1942–49) et la théorie musicale auprès de Leo Smith (1940–47).
Il est organiste d’église à onze ans et donne son premier concert professionnel à l’orgue en .
Il fait sa première apparition publique au piano avec orchestre en 1946 et son premier récital professionnel l’année suivante, enchaînant avec des apparitions à la radio (1950), la télévision (1952) et son premier enregistrement commercial en 1953.
Pendant cette période, il compose dans un style alternant entre le romantisme tardif et le dodécaphonisme de Schönberg.
Carrière
En , il donne ses premiers concerts à Washington (Musée d’art moderne) et New York dans des programmes originaux comprenant Gibbons, Sweelinck, Bach, le dernier Beethoven (Hammerklavier), Berg (Sonate) et Webern (Variations, op. 27). Il est immédiatement identifié par son jeu très personnel et ses choix de programmation, comme un iconoclaste ou en français comme « excentrique ».
Alexander Schneider, membre du Quatuor de Budapest, rencontre David Oppenheim, patron de Columbia Masterworks. Celui-ci, après avoir écouté un enregistrement de Dinu Lipatti, s’exclame : « Pourquoi ne pouvons-nous pas en avoir un autre comme ça ? ». Schneider qui avait entendu Gould à Washington, répond : il y en a un, « une personne de Toronto, nommé Glenn Gould, qui est hélas un peu fou, mais il a un effet hypnotique remarquable au piano ». Il signe un contrat avec la firme CBS. Il a vingt-deux ans. Son premier disque des Variations Goldberg de juin 1955 dans les studios CBS de New York, publié en est acclamé tant par la critique que le public, et lui apporte la renommée internationale. Karajan le réclame pour Berlin et Salzbourg et même Khrouchtchev veut l’entendre à Moscou. Cette interprétation d’une vélocité et d’une clarté de voix hors du commun et hors des modes de l’époque, contribue notablement à son succès. Resté une référence absolue, cet enregistrement fait toujours partie des meilleures ventes du catalogue CBS/Sony. Suivent vingt-cinq ans de collaboration fidèle entre Gould et le label discographique, même après sa décision de ne plus se produire en public.
De 1955 à 1964, il donne de nombreux concerts, essentiellement sur le continent nord-américain, avec les plus célèbres chefs et interprètes (Dimitri Mitropoulos, Leonard Bernstein, Yehudi Menuhin, entre autres). Lors de trois tournées entre 1957 et 1959, il se produit en récitals dans les grandes capitales en URSS, en Israël et en Europe de l’Ouest, notamment à Londres, à Stockholm, à Berlin sous la direction d’Herbert von Karajan et à Salzbourg avec Mitropoulos (et l’Orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam).
Après un dernier récital à Chicago, le 28 mars, le , à l’âge de 32 ans, Glenn Gould quitte définitivement la scène, pour se consacrer exclusivement aux médias électroniques : enregistrements en studio, réalisation d’émissions de radio et de télévision. Se succèdent, outre ses disques pour CBS, sept documentaires pour la CBC ou d’autres productions. Notamment les Chemins de la musique (1974, pour la télévision française avec le documentariste Bruno Monsaingeon et qui sera renommé ultérieurement Glenn Gould, l’alchimiste), une série de trois films intitulés Glenn Gould Plays Bach (1979–81). Dès 1966, Gould publie un article dans Hight Fidelity Magazine, « L’enregistrement et ses perspectives » pour s’en expliquer.
C’est lors de la diffusion de 1974 des Chemins de la musique, en début de soirée sur les trois chaînes de télévision en grève, qu’en France, Gould se fait admettre au rang qui lui revient : « un des génies de l’interprétation moderne ».
En , il entame une nouvelle carrière de direction d’orchestre, en enregistrant le Siegfried Idyll de Richard Wagner. En septembre, paraît la nouvelle version de ses Variations Goldberg.
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Comment (1)
Depuis sa découverte en 1964, la version 1951 restait ma préférée, mais aujourd'hui à l'âge de 86 ans, celle de 1981 me semble encore la plus élaborée et subtile.
Allez donc savoir si c'est mon cerveau ou mon oreille qui change ?? Peu importe d'ailleurs, le principal est de toujours de bien apprécier !!!